Mardi, les forces de l’ordre sont intervenues à Bussigny afin de déloger des caravanes d’un terrain occupé. Après leur retrait, un accord a été trouvé.
La tension est montée d'un cran, mardi à Bussigny, entre les autorités locales et la communauté yéniche. Depuis samedi, environ quinze caravanes de gens du voyage suisses sont installées sur un terrain communal sans autorisation. Après un ordre d'évacuation prononcé lundi par la préfète de l'Ouest lausannois, les occupants ont vu la police débarquer dès le lendemain avec une dépanneuse en vue de les déloger.
La passe d'armes n'aura duré que quelques heures. En fin d'après-midi, les forces de l'ordre ont quitté les lieux sans mener à bien l'opération. Plus tard dans la soirée, un accord a été trouvé entre la Municipalité, propriétaire du terrain, et les occupants. «Ils ont accepté de se déplacer ce soir à l'aire officielle de la Commune», détaille Stefan Bérard, commandant de la police de l'Ouest lausannois (POL).
Comme le relatait «24 heures» lundi, l'occupation illégale d'un champ, près de la zone de loisir de La Plannaz, avait débuté samedi sur fond de désaccord entre la communauté yéniche et la Commune, précisément au sujet de cette aire officielle. Située à un autre emplacement, cette dernière est en effet jugée peu sécurisée par les nomades, car proche d'une route cantonale. «La Municipalité a accepté d'engager une discussion concernant l'aménagement de cette place en vue de l'année prochaine», précise Stefan Bérard.
Situation rare
L'un des représentants des Yéniches confirme que les caravanes occuperont l'aire officielle dès ce mardi soir, jusqu'au 9 septembre. «Nous jouons le jeu, car la Commune nous a entendus», estime-t-il. La revendication principale de la communauté réside en effet dans la construction d'un mur afin de séparer cette aire de la route. «Nous nous soucions avant tout de la sécurité de nos enfants», appuie le représentant, qui préfère rester anonyme. Sur les réseaux sociaux, les réactions à cette occupation ont en effet été vives depuis ce week-end.
«Aussi loin que je me souvienne, c'est la première fois que je vois de tels moyens pour nous évacuer», lançait un autre membre de la communauté, rencontré sur place, en milieu d'après-midi. Pour des nomades suisses, une telle opération d'évacuation est effectivement rare, mais le coup de force de leur installation illégale à Bussigny l'était tout autant. Les événements se sont néanmoins déroulés dans le calme jusqu'au retrait inattendu de la police. À ce sujet, Fabio Bottali, chef de Police-secours à la POL, explique: «Nous avons décidé de ne pas donner suite à l'ordre d'évacuation pour des raisons opérationnelles. Nous n'étions pas en mesure de l'exécuter de manière proportionnée.»