Texte: Thomas Huonker
Les Yéniches, Sinti et Roms appartiennent également à différentes religions et confessions. Chaque année, il y a de grandes rencontres sur des lieux de pèlerinage et lors de jours fériés.
A l’origine, les Yéniches suisses sont catholiques, certaines familles sont protestantes. La Mission évangélique tsigane est une branche toujours plus importante du mouvement de Pentecôte. Les Sinti suisses sont également catholiques d’origine. Ces derniers temps, la mission tsigane prend de plus en plus de place au sein de cette communauté également. Les Roms vivant en Suisse sont de la confession de leurs pays d’origine, soit musulmans, orthodoxes ou catholiques.
On constate des représentations spécifiques aux groupes, surtout en ce qui concerne la mort. Les experts les relient à des traditions dont les racines sont préchrétiennes, tout comme d’autres coutumes. Parmi les Roms, Sinti et Yéniches, il y a également des personnes d’autres religions ainsi que des agnostiques et athéistes.
Les Eglises faisaient partie des persécuteurs des Yéniches, Sinti et Roms. Leurs coutumes et la voyance étaient considérées comme païennes. Nombre des enfants yéniches retirés systématiquement de leurs familles étaient placés dans des institutions catholiques, des ordres et institutions comme le «Seraphisches Liebeswerk» qui travaillaient étroitement avec l’œuvre d’entraide des «Enfants de la grand-route».
Le pape Jean-Paul II a reçu en 1984 une délégation de la Radgenossenschaft. Le Vatican appelle désormais au respect pour les droits des Roms. Un dominicain, Jean-Bernard Dousse (1923–2015), a dirigé la paroisse suisse spéciale pour les gens du voyage. Des comités d’église ou des quelques ecclésiastiques soutiennent les gens du voyage ou leurs associations, là où le soutien de l’Etat n’existe pas. Il n’est pas facile pour les gens du voyage d’accéder à des paroisses organisées territorialement. Par contre, la mission évangélique tsigane est dirigée aujourd’hui par des ecclésiastiques itinérants. En Suisse, il s’agit du pasteur genevois et guitariste May Bittel depuis le milieu des années 1980. La mission organise de grandes places pour les caravanes et des services religieux sous tente.
Certains Roms, Sinti et Yéniches font un pèlerinage à Einsiedeln, Lourdes ou, à l’Ascension, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, pour adorer la sainte Sara la noire. De nombreux Roms fêtent la Saint-Basile en janvier (fêtes).