Un convoi de caravanes occupe un terrain de sport au centre d’un quartier résidentiel. Il s’agit d’un arrêt temporaire avant de rejoindre une autre aire d’accueil. Des négociations ont eu lieu avec la commune pour signer une convention en ordre.
Les habitants d’Ecublens ont vu arriver un cortège de caravanes ce début de semaine sur le terrain de sport du Collège du Pontet. Trois familles de Yéniches y sont stationnées, confirme la Police de l’Ouest lausannois. Elles se déplacent «au moyen de 20 voitures, 12 caravanes, 1 camping-car et de 3 petites remorques, dans de bonnes conditions tout en prenant en compte l'environnement», précise le Lieutenant Blaise Hauser.
Le hic, c’est que le terrain sur lequel ils se sont installés est mis au ban entre 22h et 7h, notamment pour éviter les nuisances sonores d’éventuels rassemblements nocturnes. Il est donc théoriquement interdit d’accès la nuit. «La Municipalité autorise implicitement la circulation routière à ces familles en attendant qu'une décision finale soit prise à l'échelon politique», poursuit le porte parole de la police.
Pas de craintes de nuisances
«Ces familles se sont installées sans prévenir ni demander d’autorisation, regrette Christian Maeder, syndic d’Ecublens. C’est une occupation illégale. Mais nous allons trouver un arrangement, probablement autour d’un contrat de location du terrain pendant une durée déterminée, jusqu’à ce qu’ils puissent rejoindre un endroit prévu pour cela.»
Mercredi après-midi, un accord avec autorisation de stationnement a en effet été négocié jusqu’à la fin de la semaine. Ensuite, le groupe se dirigera vers Bussigny, où il dispose d’une convention avec la commune pour s’y installer dès lundi et pour trois semaines. Avant cela, les trois familles de Yéniches, une communauté de gens du voyage de nationalité suisse, se sont d’abord dirigées vers le parking de Bellerive, mais ont été refoulées par la police lausannoise, et se sont rabattues sur Ecublens.
«Concernant la mise au ban du terrain, elle est principalement destinée à éviter les nuisances nocturnes aux résidents voisins, poursuit Christian Maeder. Mais je ne me fais pas de souci pour cela, ces familles ont des enfants, il n’y aura pas de tapage nocturne, la nuit ils dorment. Et les véhicules sont équipés en sanitaires, donc il leur faut simplement un raccord à l’eau et à l’électricité. Je ne pense pas qu’il y aura de souci.»
Bussigny, commune d’accueil expérimentée
La commune de Bussigny est un point d’estivage régulier pour certaines familles yéniches, dont celles qui se sont installées à Ecublens. «Au moment où le canton cherchait des communes pour proposer des terrains d’accueil, nous avons décidé que nous pouvions faire notre part, explique la syndique Claudine Wyssa. Mais nous avons décidé de nous limiter à des familles suisses, après une mauvaise expérience avec des non-suisses il y a quelques années. Et tout se passe très bien. Ils marchent à la confiance.»
Les conventions prévoient que la commune mette en place des bennes à ordures pour sacs taxés ainsi qu’un raccord à l’eau et à l’électricité, sur une parcelle communale proche de terrains de foot. «Ce n’est pas un gros budget, et ils paient leur part, précise la syndique. L’enjeu, c’est surtout la perception par la population, et que la cohabitation se passe bien. »