L'exécutif défend l'aire de transit pour gens du voyage étrangers

08. Januar 2020

Le Conseil-exécutif et le Grand Conseil bernois appellent les citoyens à accepter le crédit de 3,3 millions de francs pour la réalisation d'une aire de transit en faveur des gens du voyage étrangers à Wileroltigen, dans le Seeland. Ils recommandent aussi d'accepter le transfert de la commune Clavaleyres au canton de Fribourg. Ces objets seront soumis au vote le 9 février.

Keystone ATS / Agence Télégraphique Suisse

Les Jeunes UDC avaient lancé un référendum contre ce crédit de 3,3 millions de francs adopté en mars dernier par le Grand Conseil pour planifier et réaliser une aire de transit pour les gens du voyage étrangers. Le projet est aussi combattu par la commune de Wileroltigen et ses quelque 360 habitants. L'emplacement se situe au sud de l'aire de repos de Wileroltigen, le long de l'autoroute A1 reliant Berne à Morat (FR). Cette aire, qui serait exploitée par le canton, pourrait accueillir 36 véhicules et ne serait accessible que par l'autoroute. Propriétaire du terrain, la Confédération le met à disposition du canton.

Les gens du voyage verseraient une caution et paieraient les frais d'utilisation. Un gardien assurerait l'ordre sur le site. Un groupe de suivi sera mis en place. La commune de Wileroltigen y sera représentée et elle pourra faire part de ses préoccupations, a précisé mercredi le gouvernement bernois. "Les personnes qui ont un mode de vie itinérant sont en droit d'exiger qu'un nombre suffisant d'aires de stationnement soient à leur disposition", a expliqué la conseillère d'Etat Evi Allemann en présentant ce projet.

Or ce n'est pas le cas actuellement dans le canton de Berne qui ne veut se doter que d'un seul emplacement. Eviter les occupations illégales L'absence d'un espace aménagé pour les gens du voyage étrangers entraîne des problèmes et des tensions avec certains habitants en raison de campements illégaux. Le canton estime que la sécurité et l'ordre public seront mieux assurés avec une aire de stationnement permanente. Le comité référendaire estime lui que les coûts de réalisation sont trop élevés. Les opposants dénoncent aussi un projet qui ne respecte pas la volonté de la commune de Wileroltigen et bafoue l'autonomie communale.

Ils estiment que cette zone aménagée n'empêchera pas les occupations illégales car sa capacité est jugée insuffisante. Transfert de Clavaleyres Second objet soumis au vote le 9 février, le transfert de la commune de Clavaleyres dans le canton de Fribourg ne suscite en revanche aucune opposition. En septembre 2018, les citoyens de cette commune de 50 habitants avaient accepté de rejoindre le canton de Fribourg pour fusionner avec Morat (FR). Les citoyens du canton de Fribourg voteront eux aussi le 9 février pour accueillir la population de Clavaleyres. Outre l'aval populaire des deux cantons, les Chambres fédérales devront ensuite donner leur accord, avant une concrétisation attendue pour début 2022.

Fusion avec Morat "Le projet concerne en premier lieu la fusion avec Morat, le changement d'appartenance cantonale n'est que le corollaire", a souligné la conseillère d'Etat Evi Allemann. La directrice de l'intérieur et de la justice estime que cette fusion est une étape logique pour Clavaleyres. La commune bernoise est parvenue à la conclusion qu'elle ne pourrait plus à long terme accomplir seule les tâches publiques qui lui incombent. Elle cherchait depuis quelque temps une commune disposée à fusionner avec elle. La dernière modification comparable en Suisse remonte à 1996.

La commune de Vellerat avait alors passé du canton de Berne au canton du Jura, mais sans fusion de communes. Le cas le plus médiatique concerne la Ville de Moutier qui se prononcera une seconde fois sur son appartenance cantonale.